La visite vétérinaire, un véritable parcours pour le chien

La visite vétérinaire, un véritable parcours pour le chien

LA VISITE VÉTÉRINAIRE,

UN VÉRITABLE PARCOURS

Pour votre chien, cette visite ne se résume pas à un simple examen de santé entre les mains du vétérinaire.

Mais il s’agit d’un parcours de 6 étapes à franchir, qui vont chacune jouer sur l’état émotionnel du chien.

Happy visites vétérinaire

COMMENT SE PASSE LA VISITE VÉTÉRINAIRE ?

Prendre soin de la santé du chien est essentiel à son bien-être. Cela passe par un bilan de santé annuel, par des soins préventifs ou curatifs et parfois par des examens d’urgences.

Le déroulement de ces passages chez le vétérinaire va avoir une incidence sur le souvenir que le chien va en garder : positif ou négatif.

1. 🚗 LA VOITURE
– Est-ce que votre chien grimpe tout seul dans la voiture ?
– Faut-il l’attraper et le porter pour l’y installer ?
– Est-il malade lors des trajets ?

Tout commence dès le départ de la maison. Le chien peut ne pas apprécier les trajets en voiture pour diverses raisons. Car il n’y est pas habitué, parce que ça le rend malade, parce qu’il n’est pas bien installé, parce qu’il s’est fait peur lors d’un freinage brutal, etc.

Ajouté à cela, la patience du propriétaire aura ses limites. Car il n’aura pas le temps de lui courir après, ou il lui faudra de l’aide pour le porter et l’installer dans le véhicule.

C’est un ensemble de raisons qui peut générer chez le chien une première émotion négative.

2. 🅿️ LE PARKING
– Est-ce que votre chien est à l’aise avec le bruit des voitures et du monde sur le parking ?
– Descend-il facilement du véhicule ?
– Est-ce qu’il préfère faire demi-tour et rentrer à la maison ?

Les structures vétérinaires sont généralement en milieu urbain ou semi-urbain. Le chien n’est peut-être pas habitué au bruit de la circulation, à la population, au croisement d’autres animaux.

De plus, le chien est capable de reconnaitre le lieu et de se remémorer les expériences passées.

Les mauvais souvenirs et le manque de socialisation peuvent ainsi accroître son appréhension.

3. ⚖️ LA BALANCE
– Est-ce que votre chien monte spontanément sur la plateforme ?
– Est-ce qu’il freine des 4 fers et vous devez le pousser ou le soulever pour l’y mettre ?

La balance est un passage obligatoire afin d’établir un suivi pondéral et permettre une prescription médicamenteuse précise et adaptée.

Le chien n’a même pas le temps de réfléchir à ce que son propriétaire attend de lui face à ce support. Il se retrouve non seulement contraint et forcé de mettre les 4 pattes dessus mais en plus il doit y rester sans bouger !

De ce fait, ce moment est généralement conflictuel entre le binome. Cela crée une forte tension chez le chien et génère de l’impatience et le sentiment d’échec chez le propriétaire.

4. 🐾 L’ACCUEIL/ATTENTE
– Est ce que votre chien reste calme en attendant son tour ?
– Est-il agité et vise la sortie à tout prix ?

L’espace d’accueil et d’attente est généralement une zone dynamique. En effet, il y a de nombreux passages, la présence d’animaux stressés, différents bruits sont émis comme la sonnerie du téléphone, la prise du sac de croquettes, etc.

Par conséquent, le chien se retrouve à patienter et à observer tout ce qu’il se passe autour lui durant plusieurs minutes. Cette agitation va malheureusement augmenter son adrénaline (hormone du stress).

5. 🩺 LA TABLE D’EXAMEN
– Est-ce que votre chien saute sur la table spontanément ?
– Faut-il le porter pour l’y installer et tout faire pour lui éviter d’en descendre ?

Tout comme la balance, monter sur un support n’est pas naturel pour le chien. D’autant plus qu’il y a une personne étrangère dans la pièce, souvent à proximité de la table.

A ce moment-là, le chien n’est pas en confiance et préfère rester au sol pour pouvoir s’échapper plus rapidement. Un nouveau conflit va généralement s’installer entre le chien et son propriétaire ou avec le personne soignant…

6. 👨‍⚕️ LES MANIPULATIONS DU PERSONNEL SOIGNANT
– Est-ce que votre chien se laisse examiner avec patience ?
– Reste-t-il stoïque en espérant que cela se finisse au plus vite ?
– Faut-il faire appel à des talents de guerrier pour le maitriser ?

Les manipulations peuvent sembler banales d’un point de vue humain, mais pour le chien elles sont loin d’être anodines. Le contact avec un inconnu n’est pas apprécié de tous les chiens, et la nécessité de soins est forcément incomprise par l’animal. De plus, certaines manipulations peuvent être déplaisantes ou douloureuses.

Ainsi, le chien montre son inconfort en fuyant, en s’agitant ou en se défendant. Bien souvent, il se retrouve à mordre dans le but de faire stopper ces gestes désagréables pour lui.

QUELLES CONSÉQUENCES SUR LA VISITE VÉTÉRINAIRE ?

 

Happy visites

Lorsque l’on regarde le défilé de ces différentes étapes, on constate qu’en fonction du ressenti du chien à chacune d’elles, cela aura une incidence positive ou négative sur la situation suivante.

Plus votre chien sera « 🟢 » = serein sur l’ensemble des étapes, plus il arrivera sur la dernière étape avec un état émotionnel plutôt calme ou légèrement soucieux

Par contre, si votre chien part de la maison en étant « 🟡» = soucieux/mitigé, les étapes qui vont suivre vont accentuer son émotion négative et le mettre dans le « 🔴 » = peur/stress.

Ainsi, les étapes de 1 à 5 vont être annonciatrices du déroulé de l’étape 6.

COMMENT Y REMÉDIER ?

 

Il est essentiel de reconnaitre que l’animal est un être vivant, comme nous, et qu’il peut ressentir des émotions, comme nous.
Tout naturellement, prendre en charge son état émotionnel sera la clé pour minimiser la montée en puissance des ressentis négatifs qu’il pourrait éprouver.

Les points clés de la gestion émotionnelle

  • OBSERVATION

Apprendre à reconnaitre les signaux que le chien renvoie pour indiquer ce qu’il ressent est nécessaire pour améliorer ou préserver son état émotionnel lors de ces étapes.

  • (CONTRE) CONDITIONNEMENT

Créer une association positive entre la situation et quelque chose d’apprécié par l’animal (ex. friandise, jouet, caresse…) est un précieux avantage pour modifier l’état émotionnel du chien.

  • ENTRAINEMENT

Travailler le chien en lui permettant d’affronter chaque étape individuellement et progressivement et primordial pour lui donner confiance en lui et en vous. S’appuyer sur un plan d’entrainement écrit permettra de travailler dans la bonne direction en tenant compte des réactions du chien.

  • HAPPY VISITES

Se rendre chez le vétérinaire juste pour le plaisir peut être une bonne option pour habituer le chien à se retrouver dans cet environnement sans qu’il ne se passe forcément quelque chose.

Si le chien est ok avec le contact humain, un moment de tendresse ou de gourmandise auprès des assistantes vétérinaires sera toujours le bienvenu afin d’ajouter du positif à sa venue.

En outre, il ne faut pas hésiter à demander au personnel soignant s’il y a la possibilité de venir entrainer le chien sur le parking, en salle d’attente et sur la balance. Dans ce cas, pour entrainer dans des conditions optimales, connaitre les moments les plus calmes seront des atouts pour que le chien soit le plus serein possible. Et si l’accès a une salle de consultation est permis, pourquoi ne pas s’aventurer à le faire monter sur la table puis simuler quelques manipulations.

 

Prenons l’exemple de la balance

– Tout d’abord, s’assurer d’avoir suffisamment d’espace pour que le chien puisse monter

– Puis déposer des friandises près de la balance, puis de plus en plus proche de celle-ci

– Ensuite déposer des friandises au bord de le balance puis de plus en plus vers l’avant pour inciter le chien à monter les pattes dessus

– Cependant, si le chien hésite ou recule, reprendre les étapes précédentes pour réduire la difficulté et réaugmenter petit à petit

– Pour terminer, une fois dessus, renforcer fréquemment pour qu’il se maintienne sur la durée

– L’apprentissage d’une position « cible/podium »  avec les pattes posées dessus peut être utile dans cette situation. En effet, en voyant la cible le chien sait déjà ce qu’il doit faire. Ainsi il n’y a plus qu’à positionner cet accessoire sur un support (balance ou table également) pour qu’il passe à l’action.

Conclusion

 

Plus le chien sera dans un état d’esprit « joyeux », plus sa résilience et sa coopération seront grandes. D’ailleurs, il existe des techniques d’approche « Low Stress » (réduction du stress) qui peuvent être pratiquées en structure vétérinaire.

Cependant, la mise en place d’une association positive et d’un travail régulier de désensibilisation ne feront que renforcer les bons comportements du chien.

Un méthode d’entrainement précise pour chaque étape est la solution idéale pour que la visite chez le vétérinaire se passe dans les meilleures conditions.

Les 5 principes du Bien-Être Animal

Les 5 principes du Bien-Être Animal

Les 5 principes du Bien-Être Animal

Un animal en état de bien-être est un animal qui se sent bien sur les plans physique et mental.

Ces 5 principes, aussi appelés « libertés », sont des fondamentaux communs à toutes les espèces.

PRINCIPE n° 1 :

Absence de faim et de soif

L’animal ne souffre ni d’absence de nourriture, ni de malnutrition, ni d’absence d’eau.

Il dispose d’un régime alimentaire répondant à ses besoins, en quantité suffisante, favorisant ainsi le bon fonctionnement de son organisme.

Il a accès à une eau fraîche et potable en permanence.

PRINCIPE n°2 :

Absence d’inconfort physique

L’animal ne souffre d’aucun stress physique et thermique.

Il dispose d’une zone de repos confortable (ex. panier du chien).

Il a la possibilité de se réfugier dans un espace lui permettant de se protéger des intempéries (ex. abri), du froid (ex. habitat intérieur) ou des fortes chaleurs (ex. ombre).

PRINCIPE N°3 :

Absence de douleur, de maladie ou de blessure

L’animal ne souffre d’aucune douleur, de maladie ou de lésions corporelles.

Il bénéficie de mesures préventives le protégeant contre diverses pathologies.

Si sa santé le nécessite, un diagnostic médical est établi rapidement afin de mettre en place les soins et les traitements utiles à sa guérison dans les meilleurs délais.

PRINCIPE n°4 :

Expression de comportements normaux

L’animal a la possibilité d’exprimer des comportements propres à son espèce.

Il évolue dans un espace suffisant et dans un cadre de vie approprié à ses besoins (ex. sorties régulières du chien)

Il profite de contacts sociaux avec ses congénères ou de relations interspécifiques (ex. le chien et l’Homme)

PRINCIPE n°5 :

Absence de peur, d’anxiété ou de détresse

L’animal ne connaît ni peur, ni stress pouvant altérer son état psychologique.

Il préserve son mental de toutes les émotions négatives.

Le Bien-Être Animal est garanti par la combinaison de ces 5 principes fondamentaux.

Comment définir le Bien-Être Animal ?

Comment définir le Bien-Être Animal ?

Comment définir le Bien-Être Animal ?

DÉFINITION (Anses, 2018)

« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes.

Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »

Introduction

Contexte

Depuis des millénaires, l’Homme partage son environnement avec les animaux. La domestication de certaines espèces implique une nécessité pour celles-ci de s’adapter à des conditions de vie imposées.

L’animal est donc en capacité de se représenter mentalement son environnement dans le but de s’acclimater au mieux. En fonction du succès ou de l’échec de ses tentatives d’adaptation, l’animal exprime des comportements qui démontrent sa sensibilité.

Pourtant longtemps considéré comme étant un objet au niveau règlementaire, le statut de l’animal a évolué grâce à de nombreuses influences scientifiques et morales.

Depuis 2015, le code civil a inscrit une loi reconnaissant l’animal comme un « être vivant doté de sensibilité ».

Définition du bien-être animal

Le concept du Bien-Être Animal

L’Agence Nationale de Sécurité propose une définition du bien-être animal basée sur des réflexions scientifiques reposant sur les caractéristiques psychiques des animaux. (Anses 2018)

« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »

Ainsi, au delà de l’aspect physique, le concept de bien-être s’applique à la dimension mentale du ressenti de l’animal dans son environnement. Il se détermine pour un individu particulier dans un environnement donné. Effectivement, le contexte de vie impacte différemment un individu par rapport à un autre, bien qu’ils soient de la même espèce.

Les notions autour du Bien-être Animal

  • Besoin : un besoin est une exigence de vie liée à un maintien de l’état physiologique (faim, soif, température, etc) et un maintien de la motivation comportementale (exploration, interaction, etc)
  • Attente : une attente est une anticipation d’un évènement déjà vécu ayant généré une émotion positive ou négative
  • Bientraitance : la bientraitance est une obligation de moyen mis en place par l’Homme visant à satisfaire les besoins physiques et comportementaux propres à chaque espèce
  • Bienveillance : la bienveillance est un état d’esprit, une intention visant à signifier un respect et une prise en compte des besoins de l’animal

La bienveillance est nécessaire à la bientraitance. Cependant, ces 2 volontés ne garantissent pas le bien-être de l’animal.

En effet, l’Homme agit en fonction de ses apprentissages, de ses idées et de ses ressentis. C’est pourquoi, en raison d’une méconnaissance des besoins de son animal, ce dernier peut subir des maltraitances involontaires occasionnées par son propriétaire.

De ce fait, seul le ressenti de l’animal permet de s’assurer de son bien-être.

Évaluation du bien-être animal 

Approche multidimensionnelle

L’Organisation mondiale de la santé animale fait référence à 5 principes qui doivent tous être évalués positivement afin de garantir le bien-être de l’animal (FAWC 1992).

C’est à dire que l’Homme doit lui offrir ces 5 libertés :

  • absence de faim et de soif
  • absence d’inconfort physique
  • absence de douleur, de maladie, de blessure
  • liberté d’expression de comportement normaux
  • absence de peur, d’anxiété ou de détresse

Approches scientifiques

L’éthologie est une science qui étudie, analyse, interprète et répertorie les comportements propres à chaque espèce. Cette observation s’effectue dans le milieu naturel de l’animal pour ensuite permettre une meilleure compréhension de son comportement dans un milieu domestique.

De ce fait, une connaissance approfondie de la biologie de l’espèce et de son comportement est primordiale. Des experts ont élaboré des grilles et des outils spécifiques afin de recueillir des informations permettant d’émettre un jugement objectif sur les observations effectuées.

Adaptation de l’animal

Plusieurs facteurs entrent en compte dans la capacité de l’animal à s’adapter à son environnement. Cette capacité dépend de ses facteurs génétiques (ex. la race, la lignée), du tempérament de l’individu en lui-même et de ses expériences au cours de son développement (ex. socialisation absente ou présente)

Selon le modèle de Fraser ci-dessous, l’évolution du sentiment de bien-être pour l’animal varie selon les circonstances environnementales.

  • État de bien-être : habitat dans un environnement proche de la niche écologique de l’espèce
  • Coping : concept du « je fais avec » basé sur une capacité d’adaptation acquise au cours de la domestication
  • État de mal-être : habitat dans un milieu de vie pauvre ou à l’opposé des besoins physiques et comportementaux de l’animal
Fraser 1997 Bien-être animal

On constate ainsi que plus l’animal est placé dans un environnement proche de son milieu naturel, plus son bien-être est assuré.

Cependant, dès lors que son milieu naturel subit des modifications, sa seule possiblité pour survivre est de s’adapter à son nouvel espace de vie, à condition qu’il en détienne les capacités (domestication, génétique, expérience).

De ce fait, plus son environnement est modifié, plus l’animal bascule dans un état de mal-être car ses besoins ne sont aucunement satisfaits.

Conclusion

Afin de répondre aux besoins physiologiques, sanitaires et comportementaux de l’animal, il est important d’être capable de reconnaitre et d’interpréter les signes qui traduisent un état mental positif ou négatif de l’animal.

Dès lors que l’on se base sur le point de vue de l’animal, il est possible d’intervenir en restructurant et en améliorant les conditions de vie de celui-ci dans le but de lui offrir un cadre adapté.

L’Homme ne doit plus essayer d’adapter l’animal au milieu qui lui est imposé mais plutôt adapter l’environnement pour répondre aux besoins de l’animal.