Comment définir le Bien-Être Animal ?
DÉFINITION (Anses, 2018)
« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes.
Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »
Introduction
Contexte
Depuis des millénaires, l’Homme partage son environnement avec les animaux. La domestication de certaines espèces implique une nécessité pour celles-ci de s’adapter à des conditions de vie imposées.
L’animal est donc en capacité de se représenter mentalement son environnement dans le but de s’acclimater au mieux. En fonction du succès ou de l’échec de ses tentatives d’adaptation, l’animal exprime des comportements qui démontrent sa sensibilité.
Pourtant longtemps considéré comme étant un objet au niveau règlementaire, le statut de l’animal a évolué grâce à de nombreuses influences scientifiques et morales.
Depuis 2015, le code civil a inscrit une loi reconnaissant l’animal comme un « être vivant doté de sensibilité ».
Définition du bien-être animal
Le concept du Bien-Être Animal
L’Agence Nationale de Sécurité propose une définition du bien-être animal basée sur des réflexions scientifiques reposant sur les caractéristiques psychiques des animaux. (Anses 2018)
« Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »
Ainsi, au delà de l’aspect physique, le concept de bien-être s’applique à la dimension mentale du ressenti de l’animal dans son environnement. Il se détermine pour un individu particulier dans un environnement donné. Effectivement, le contexte de vie impacte différemment un individu par rapport à un autre, bien qu’ils soient de la même espèce.
Les notions autour du Bien-être Animal
- Besoin : un besoin est une exigence de vie liée à un maintien de l’état physiologique (faim, soif, température, etc) et un maintien de la motivation comportementale (exploration, interaction, etc)
- Attente : une attente est une anticipation d’un évènement déjà vécu ayant généré une émotion positive ou négative
- Bientraitance : la bientraitance est une obligation de moyen mis en place par l’Homme visant à satisfaire les besoins physiques et comportementaux propres à chaque espèce
- Bienveillance : la bienveillance est un état d’esprit, une intention visant à signifier un respect et une prise en compte des besoins de l’animal
La bienveillance est nécessaire à la bientraitance. Cependant, ces 2 volontés ne garantissent pas le bien-être de l’animal.
En effet, l’Homme agit en fonction de ses apprentissages, de ses idées et de ses ressentis. C’est pourquoi, en raison d’une méconnaissance des besoins de son animal, ce dernier peut subir des maltraitances involontaires occasionnées par son propriétaire.
De ce fait, seul le ressenti de l’animal permet de s’assurer de son bien-être.
Évaluation du bien-être animal
Approche multidimensionnelle
L’Organisation mondiale de la santé animale fait référence à 5 principes qui doivent tous être évalués positivement afin de garantir le bien-être de l’animal (FAWC 1992).
C’est à dire que l’Homme doit lui offrir ces 5 libertés :
- absence de faim et de soif
- absence d’inconfort physique
- absence de douleur, de maladie, de blessure
- liberté d’expression de comportement normaux
- absence de peur, d’anxiété ou de détresse
Approches scientifiques
L’éthologie est une science qui étudie, analyse, interprète et répertorie les comportements propres à chaque espèce. Cette observation s’effectue dans le milieu naturel de l’animal pour ensuite permettre une meilleure compréhension de son comportement dans un milieu domestique.
De ce fait, une connaissance approfondie de la biologie de l’espèce et de son comportement est primordiale. Des experts ont élaboré des grilles et des outils spécifiques afin de recueillir des informations permettant d’émettre un jugement objectif sur les observations effectuées.
Adaptation de l’animal
Plusieurs facteurs entrent en compte dans la capacité de l’animal à s’adapter à son environnement. Cette capacité dépend de ses facteurs génétiques (ex. la race, la lignée), du tempérament de l’individu en lui-même et de ses expériences au cours de son développement (ex. socialisation absente ou présente)
Selon le modèle de Fraser ci-dessous, l’évolution du sentiment de bien-être pour l’animal varie selon les circonstances environnementales.
- État de bien-être : habitat dans un environnement proche de la niche écologique de l’espèce
- Coping : concept du « je fais avec » basé sur une capacité d’adaptation acquise au cours de la domestication
- État de mal-être : habitat dans un milieu de vie pauvre ou à l’opposé des besoins physiques et comportementaux de l’animal
On constate ainsi que plus l’animal est placé dans un environnement proche de son milieu naturel, plus son bien-être est assuré.
Cependant, dès lors que son milieu naturel subit des modifications, sa seule possiblité pour survivre est de s’adapter à son nouvel espace de vie, à condition qu’il en détienne les capacités (domestication, génétique, expérience).
De ce fait, plus son environnement est modifié, plus l’animal bascule dans un état de mal-être car ses besoins ne sont aucunement satisfaits.
Conclusion
Afin de répondre aux besoins physiologiques, sanitaires et comportementaux de l’animal, il est important d’être capable de reconnaitre et d’interpréter les signes qui traduisent un état mental positif ou négatif de l’animal.
Dès lors que l’on se base sur le point de vue de l’animal, il est possible d’intervenir en restructurant et en améliorant les conditions de vie de celui-ci dans le but de lui offrir un cadre adapté.